ARTISANAT ALGERIEN - Le tapis du Djebel Amour, Laghouat.

Bennacer BENCHOHRA - Le marin du désert.


BENNACER BENCHOHRA BEN FERHAT BEN MOULAY MOHAMED BEN CHAOUI BEN AHMED BEN TAYEB BEN AISSA BEN ALI, surnommé par les forces coloniales "le marin du désert".

Un meneur d'homme de la résistance Algérienne qui a duré environ 27 ans, au sud du pays. Cet homme est réputé pour son agilité, sa stratégie et ses tactiques dans la guerre des dunes saharienne.

Bennacer BENCHOHRA BEN FERHAT, est né en 1804 au village El-Mekhrag dans le sud de Laghouat. Membre de la tribu des Ouled Aïssa Ben Ali, affilié aux Maâmra et aux Hadjadj, qui sont eux-mêmes rattachés à la mythique tribus des Larbaâ.

Il apprit le coran dès son enfance, puis il reçut un enseignement sur les bases de la jurisprudence islamique de Ahmed Echaoui (chef du courant islamique El-Khadira à Laghouat). Très jeune, il se distinguera par ses qualités de chef et de cavalier émérite. Son courage et sa bravoure lui donneront auprès de ses camarades et de ses ennemis la renommé d'un grand guerrier.

Il se mariera une première fois à la fille du Khalifa de la ville, Bensalem Ahmed, avec laquelle il aura une fille. Il divorcera suite au refus de celle-ci de l'accompagner au fond du Sahara, où il avait décidé de combattre les Français. Son beau-père collaborera avec les Français et le dénoncera.

Il commença son combat en 1841, contre la France coloniale. Il rejoignit l'armée de l'Emir Abdelkader, où il reçu une formation militaire, il deviendra l'un des meilleurs cavaliers et participera à la bataille de Taguine. A la fin de la résistance de l'Emir Abdelkader en 1847, il continuera son combat dans le Sahara Algérien contre le présence Française au début des année 1851. Il s'alliera à Mohamed Chérif Ben Abdallah (Cheikh Boumaaza).

Mohamed Ben Abdallah (Cheikh Boumaaza)

Il sera arrêté près de Mojbara dans la wilaya de Médéa en 1851, et sera incarcéré à la prison de Boghar. Il s'évadera quelques jours plus tard de façon spectaculaire, le 5 septembre 1851, il éliminera à lui seul, plusieurs gardiens armées jusqu'aux dents.

Avant la colonisation Française, Laghouat était une ville fortifié, autour de laquelle se trouvait de nombreux Ksour (village fortifié). En 1834, sous la direction de Moussa Ben Hassan El Darkaoui , les citoyens de la région se rebelle, avec pour objectif la libération de l'Algérie. Moussa Ben Hassan El Darkaoui, décèdera en novembre 1849, avec d'autres compagnons, lors de la bataille de Zaâtcha.

Guillaume Stanislas Marey-Monge

Si Moussa El Darkaoui








Les troupes Françaises envahirent la région en 1852, sous les ordres du Général Guillaume Stanislas Marey-Monge. 

En 1851, lorsque les habitants de Laghouat apprirent que l'armée Française allait lancer une attaque contre leur ville, ils envoyèrent des sages de la ville solliciter Bennacer Benchohra, qui était réputé comme étant un fabuleux combattant et un fin tacticien, afin d'organiser la bataille. Il lui demandèrent de contacter également Mohamed Chérif Ben Abdallah (Cheikh Boumaaza), afin qu'il puisse apporter son aide, ainsi que son expérience. Ce dernier fut honoré et accepta de rejoindre nôtre valeureux guerrier, Bennacer au Ksar El Hirane.

Bennacer organisera une rencontre avec Yahia Ben Maamar, un autre héros méconnus, et le Khélifa de Djelfa, Chérif Ben Lahrèche. Mais cette rencontre n'aura jamais lieu, car le Khélifa ne répondra pas à l'appel. Le 31 juillet 1852, Bennacer fortifiera le Ksar El Hirane, pour la défense de la ville de Laghouat, en prévision de l'attaque des Français.

Aimable Jean Jacques Pélissier

Joseph Vantini dit Yusuf











La première bataille aura lieu à Ras-El-Ayoune, à l'entrée nord de la ville. Les Français subiront de lourdes pertes, ce qui amènera le général Youssouf à demander des renforts. Plus de 6000 soldats et mercenaires Français, armés jusqu'au dents, sous le commandement du général Aimable Jean Jacques Pélissier, lanceront l'assaut final contre la ville, le 4 décembre 1852. 

La population de la ville, sous les ordres de Bennacer et de Mohamed Chérif Ben Abdallah (Cheikh Boumaaza), livre une résistance farouche et courageuse. Mais malgré leurs acharnements pour défendre la ville et ses Ksours, l'utilisation par l'armée Française d'armes chimique et de lance flamme, feront tomber la ville de Laghouat au main de l'ennemi Français le 4 décembre 1852, en faisant environs 2500 morts combattants et civils. Les chefs rebelles, Bennacer Benchohra, Yahia Maâmar et Telli Ben Lakehel s'échappent. Les Français viennent de conquérir une autre partie sud de l'Algérie.

Bennacer rejoindra Mohamed Chérif Ben Abdallah (Cheikh Boumaaza) à Rouissat dans la Wilaya de Ouargla, où il continuera d'unifier et de coordonner la résistance. Leur seule devise sera "Il faut d'abord nous compter, nous grouper, pour agir mieux ensuite".

Lors de son séjour à Ouargla, il épousera Yacout la fille du khélifa de Ouargla qui lui donnera 2 fils Yahia et Mohamed. Après le décès de celle-ci Bennacer épousera Zohor, la soeur de Si Moulay Abdelkader Drissi qui lui donnera  3 filles et 2 garçons.

Après la chute de Ouargla en 1853, il se réfugiera en Tunisie à Tozeur et à Nefta, où il sera accueilli par le chef de la Zaouia Rahmania, qui accueillait les combattants Algériens dans toute la Tunisie. Avec d'autres réfugiés Algériens, il continuera à organiser des attaques dans le territoire Algérien contre l'ennemi. Il retournera en Algérie, où il engagea la bataille de Megarine, le 29 novembre 1854, soutenu par Mohamed Boualeg. Il finira par provoquer la colère du Bey de Tunis, qui ordonnera d'arrêter ses deux hommes, pour mettre fin à ces actions qui pourrait attirer la colère de l'armée Française. Déçu par ce geste, Bennacer écrira au Bey de Tunis, lui demandant d'avoir plus d'intérêt pour la cause Algérienne. 

"Nous sommes au service de dieu et de son prophète (QSSL), nous ne manquons pas d'honneur dans notre pays, nous servons notre religion, ce qui prouve que c'est bien la foi et le patriotisme sincère qui nous guident dans notre combat."

 
Cheikh Bouamama

Bennacer a mené une résistance s'en répit faites d'une vie précaire et dangereuse, dont le seul objectif était la libération du pays.

En 1864, à la révolte des Ouled Sidi Cheikh (qui est une tribu pré-saharienne de l'Algérie, dont faisait partie notre célèbre résistant Cheikh Bouamama), il retournera en Algérie à Ouargla et participera à de nombreuses batailles victorieuses au côté de Si Laâla, il se ralliera à la révolte des Ouled Sidi Cheikh conduite par Cheikh Bouamama.

En 1865, il retournera à Ouargla en compagnie de Si Laâla, et étendra son action en mobilisant des hommes à El Goléa, Ain Salah jusqu'à Ain Madhi, qui résistaient toujours aux Français.

Il gardera contact avec la Tunisie, où il continuera à se rendre régulièrement afin de recruter des hommes et d'assurer la fourniture des armes et des provisions nécessaires aux différentes batailles. 

En 1869, il se ralliera à la révolte de Bouchoucha, il participera également à la résistance de Cheikh El Mokrani et de Cheikh Haddad en 1871 à l'est du Sahara Algérien.

Le 20 janvier 1872, Cheikh El Mokrani sera arrêté, il sera condamné à la peine de mort par la cours d'assise de Constantine, le 27 mars 1873, la peine sera commuée en déportation à vie en Nouvelle-Calédonie.

Après l'arrestation de Cheikh El Mokrani, Bennacer retournera en Tunisie, à Djérid et Nefzaoua, où il continuera ses actions, en déclenchant des attaques contres les Français et leurs collaborateurs, jusqu'en 1880, jusqu'à ce que le Bey de Tunis, l'oblige à quitter le territoire Tunisien sous la menace des Français, le 02 juin 1875. Il quittera définitivement la Tunisie et il se rendra à Beyrouth où il demeurera jusqu'à sa mort en 1884, à l'âge de 80 ans.

Après avoir livré une résistance farouche pendant plus de 27 ans, accompagné de plusieurs batailles victorieuses mais aussi plusieurs défaites. Après avoir vu des camarades morts, emprisonnés et déportés. 27 années d'un combat permanent, un héros, un meneur d'homme de la résistance du sud du pays. Un héros trop peu connu et qui mériterait de l'être beaucoup plus.

PAIX A TOUSNOS CHAHID.


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Sources :

https://www.aps.dz/algerie/62490-la-resistance-de-bennacer-benchohra-face-au-colonialisme-un-exemple-de-devouement-pour-le-pays

https://www.liberte-algerie.com/culture/sur-les-traces-de-benacer-benchohra-120099/print/1

http://ancienssportifsdelaghouat.over-blog.com/2019/11/bennacer-benchohra-le-marin-du-desert.html

https://www.poste.dz/philately/s/1351

https://www.vitaminedz.com/fr/Algerie/bennacer-benchohra-cheikh-boumaza-et-cherif-2978986-Articles-0-18300-1.html

https://babzman.com/ahkili-ala-zamane-bennacer-benchohra/

http://sidielhadjaissa.over-blog.com/article-benacer-ben-chohra-ben-ferhat-1804-1884-le-resistant-emerite-68125833.html



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