ARTISANAT ALGERIEN - Le tapis du Djebel Amour, Laghouat.

SETIF - Massacre de Sétif- Guelma et Kherrata - 8 mai 1945.

 

MASSACRE DE SETIF

Avant de commencé l'histoire du massacre du 8 mai 1945, mettons nous d'abords dans le contexte de l'Algérie de l'époque. 

Pendant la première guerre mondiale, les Français d'Algérie sont mobilisé dans les mêmes conditions que les Français de la métropole. 270 000 Maghrébins sont mobilisés, 190 000 seront envoyés en Europe. 73 000 Français d'Algérie seront engagés dans l'armée Française, 12 000 seront tués durant les combats. 173 000 Algériens rejoindront l'armée Française, 80 000 appelés et 60 000 engagés, 125 000 serviront en France, 26 000 soldats Algériens seront tués en France, en Afrique du Nord et sur le front d'Orient.

Le 1er  septembre 1939, le gouvernement allemand, engage un important effort de propagande chez les musulmans afin de créer des révoltes contre la France.
En juin 1940, c'est la défaite militaire Française face aux forces militaires nazis. Le 18 et 22 juin 1940, Général De Gaulle appel les Français ainsi que toutes les forces militaires à poursuivre le combat face à l'Allemagne Nazie. 
Le nouveau régime de Vichy tente de rallier les algériens à leur cause. Le 28 mars  1941, Messali Hadj est condamné aux travaux forcés, puis libéré et placé en résidence surveillée,  en 1944. Il sera transféré en 1945 à Brazzaville. Ce qui provoquera la colère des Algériens, et des manifestations seront organisées afin de demander sa libération.
Le 8 novembre 1942, des alliés Anglo-Américains débarquent en Afrique du Nord, au Maroc et en Algérie, c'est l' OPERATION TORCH.

Opération Torch

Durant la seconde guerre, au 1er mars 1940, l'armée Française comptera plus de 340 000 soldats maghrébins, qui seront envoyés dans les champs de bataille. 70 000 hommes en métropole, 100 000 en Afrique du Nord, 23 000 au Levant, 2 000 dans la marine et 145 000 affectés aux forces de territoire. 

Les conditions économiques et sociales, font montés progressivement des tensions. Profitant de l'affaiblissement de la France envahie par l'Allemagne et du débarquement anglo-américain en Algérie, le 17 janvier 1943, des représentants du PPA (Parti du Peuple Algérien), des membres de l'association des Oulémas, des représentants des élus musulmans et le président de l'Association des Etudiants Musulmans d'Afrique du Nord (AEMAN), se réunissent à Alger chez l'avocat et homme politique Ahmed BOUMENDJEL, afin de rédiger le Manifeste du Peuple Algérien, publié par Ferhat Abbas le 10 février 1943, qui revendique le droit du peuple algérien à disposer de soi et qui condamne la colonisation, avec la signature de 28 élus musulmans. 
Le 12 décembre 1943, De Gaulle annonça l'octroi de la citoyenneté Française à plusieurs dizaines de milliers d'Algériens possédant des décorations militaires et de diplômes tel que le certificat d'étude, sans qu'ils aient à renoncer à leur statut civil religieux. Cette déclaration aboutira a l'adoption à l'ordonnance du 7 mars 1944 du Comité Français de Libération Nationale (CFLN), qui accordera la citoyenneté à certaines personnes. 
La France fera appel à l'armée d'Afrique, qui compte environs 320 000 soldats maghrébins pour ce libérer, avec pour promesse la citoyenneté Française, l'accès à des emplois civils et militaire. Ils seront environs 60 000 à en bénéficier. Ce qui déçoit beaucoup. Mais les musulmans d'Algérie ne souhaitaient plus devenir citoyens Français mais citoyens algériens. 
Les services de renseignements alliés et français constatèrent que l'Algérie était au bord de l'explosion. 

Le 14 avril 1945, le sous-préfet  de Guelma André Achiary, décide de former une milice armée afin de maintenir l'ordre dans sa région, des réunions secrètes entre les colons ont lieu à la caisse agricole à Guelma pour créer cette milice armée illégale, des armes sont distribuées à 176 colons miliciens et 23 véhicules et camions seront mis à disposition par le sous-préfet André Achiary, avec l'accord des maires et du conseiller général et délégué financier Marcel Lavie.

Sous-Préfet de la Province de Guelma
André Achiary

Le 15 avril 1945, un repas est organisé à l'hôtel grand orient de Mohamed Reggui, par le bureau des Amis du Manifeste et de la Liberté (le AML), Mohamed Reggui qui a le soutient de Ferhat Abbas pour représenter les Algériens aux prochaines élections locales.
Les Algériens connaissent depuis quelques temps une situation de famine, de misère et de chômage, les agriculteurs sont dépossédés de leurs terres en faveur des colons. La sécheresse, la guerre, les conditions sociales et économiques rendent l'ambiance tendue parmi la population européenne qui craignent un soulèvement des musulmans, de plus Messali Hadj, dirigeant du PPA (Parti du Peuple Algérien) a été déporté à Brazzaville le 23 avril 1945. 


Le 1er mai 1945, des manifestations pacifiques sont organisées par le PPA dans tous le pays, afin de réclamer la libération de Messali Hadj et aussi la reconnaissance de la nationalité Algérienne, et voire même l'indépendance. Les manifestions se passent dans le calme dans la plupart des villes, sauf à Oran, Tébessa, Sétif et Alger, où ont eu lieu des affrontements avec la police, qui a fait plusieurs morts et blessés, 1 mort à Oran, 2 morts et 13 blessés à Alger.

Quelques jours plus tard, c'est la défaite de l'Allemagne nazis, la victoire des alliés a laquelle avait participé les troupes Algérienne, plusieurs milliers d'hommes. Afin de fêter cette victoire, des manifestations sont prévues dans plusieurs régions. 


Le mardi 8 mai 1945,  jour de marché à Sétif, les manifestations pacifiques sont autorisées par les autorités Française, à condition qu'aucun autre drapeau ne soit déployé à part celui de la France, qu'aucune bannière ou slogans anti-français se soit scandés, et aucune armes n'est toléré.


A 8h00 du matin, à Sétif, la manifestation commence, et le peuple commence petit à petit à envahir les rues de la ville, environs 10 000 personnes se regroupent devant la mosquée de la gare pour fêter cette victoire, les drapeaux Français sont déployés, ainsi que les drapeaux des alliés américains et anglais. Des manifestants chantent l'hymne nationaliste "Min Djibalina" (De nos montagnes). Des étudiants et des jeunes scouts se trouvaient au premier rang juste derrière les drapeaux alliés, suivis des porteurs de la gerbe de fleurs, puis les militants. La manifestation ce dirige vers le centre ville. Des bannières et des pancartes commencent à surgirent "VIVE L'ALGERIE LIBRE ET INDEPENDANTE" - "LIBEREZ MESSALI" - "A BAS LE COLONILISME" "ISTIQLAL" (indépendance) etc...

Aïssa CHERAGA, un scout musulman, fut désigné pour porter le drapeau Algérien durant cette manifestation. Le cortège arrive au niveau du Café de France, avenue Georges Clémenceau, le drapeau algérien est brandit, le commissaire Olivieri s'empare du drapeau et le jette à terre.  Des Européens qui se trouvaient dans le Café de France et qui assistaient à la scène se précipitèrent dans la foule, les porteurs de banderoles refusent d'obéir aux ordres donnés par les policiers.  Mais tous fini par déraper, un jeune homme Bouzid Saâl, âgé de 26 ans, s'empare du drapeau,  et un policier lui tire dessus et le tue. Ce qui provoque la panique chez les manifestants, et une émeute a lieu. 

Bouzid Saâl

Des affrontements entre Européens et Musulmans et des tirent provenant de policiers éclatent, un car de gendarmerie fonce  dans la foule, fauchant plusieurs personnes, de leurs fenêtre des Européens tirent à leurs tours sur la foule, en à peine quelques heures  il y a plusieurs morts et blessés. Pendant que le calme revient à Sétif après l'arrivée des tirailleurs algériens, La nouvelle de l'émeute se répandit dans les régions voisines de Sétif et provoqua des révoltes dans les douars. Des émeutes éclatent dans l'après-midi dans plusieurs autres régions entre Béjaia et Jijel, ainsi que dans les montagnes de la petite Kabylie. D'autres manifestations avaient lieu dans plusieurs régions, notamment à Guelma et à Kherrata. 

A Guelma les manifestants avaient commencé leurs cortèges vers 16h, à la place des figuiers pour ce diriger vers le monument aux morts. De même qu'à Sétif, les manifestants brandissent des pancartes et des bannières, en chantant l'hymne nationaliste "Min Djibalina". 
Vers 18h30, la cérémonie officielle françaises de célébration du 8 mai s'achève au même moment, les manifestants arrivent au centre ville, à la place St-Augustin, des chef du AML (Amis du Manifeste et de la Liberté), suivent la célébration du 8 mai depuis le café de Mohamed Reggui. Le sous-préfet André Achiary accompagné de l'adjoint au maire Champ, de l'entrepreneur de travaux publics Fauqueux, de l'instituteur socialiste Garrivet, de 8 policiers et de 10 gendarmes, arrête le cortège avant que celui-ci n'atteigne le monument aux morts, au premier rang se trouve 40 jeunes scouts de la troupe Enoudjoum. Il donne l'ordre aux manifestants de se disperser et de jeter les banderoles, les pancartes et les drapeaux. Le cortège continue d'avancer, ignorant les ordres, Achiary est bousculer par un jeune de 20 ans Ali Abda. L'entrepreneur de travaux publics Fauqueux, mécontent dit au sous-préfet "Monsieur le sous-préfet, est ce qu'il y a ici la France ou pas?".
Suite à cette réflexion, le sous-préfet, sort son revolver et tire en l'air, les policiers et les gendarmes chargent et tirent. Le porte drapeau, Mohamed Salah Boumaaza, secrétaire des AML de Millésimo, aujourd'hui Belkheir, sera tué par un coup de feu, 6 autres grièvement blessés. Les manifestants fuient, ils sont poursuivit par les gendarmes qui continuent à tirer, des coups de feu ont également été tirés depuis des maisons. Les manifestant furent repoussés hors de la ville. Malgré la panique, un militant sonna le clairon pour que la gerbe de fleurs soit déposée.
Les cafés sont fermés et des barrages et des mitrailleuses seront installés dans chaque carrefours, des patrouilles de gendarmes et de soldats circulent dans la ville et un couvre-feu sera instauré.
La milice d'Européens qui avait été formé par le sous-préfet, et qui à été nommé le "comité de vigilance" est également déployée et armée. Une chasse aux musulmans est alors lancée. La milice rassemble officiellement 280 hommes, tous armés d'armes de guerre et de fusils de chasse.
Achiary ordonne l'arrestation de plusieurs membre des AML, parmi eux Ali Abda, son frère Smaïl, et leur père Amor, membre du PPA et chef de l'AML de Guelma, ils seront brutalisés et leur maisons pillé. Des documents de l'AML de Guelma seront ainsi saisis et une liste sera dressé, ce qui permettra l'arrestation des plusieurs membres des AML, (Mohamed Oumerzoug, Abdelmajid et Amar Ouartzi, Ahmed Douaouria, Smaïl Belazoug, Mohamed Baddache, Messaoud Chorfi, Abdelkrim Bensouilah et Mohamed Boulouh). Ils seront torturés par les miliciens et les policiers, à la gendarmerie dans le "cachot de la mort".
Au village de Millesimo actuel Belkheir (Wilaya de Guelma), les frères Boughalmi et Ali Drare, qui n'étaient pas membre des AML, furent arrêté par un garde champêtre. Ils seront exécuté dans le village, à titre d'exemple, par des miliciens après avoir pillés leurs fermes.
Le sous-préfet Achiary, avait créé des organisations illégales : un conseil de la milice, un tribunal désigné sous le nom de comité de salut public, qui sera chargé d'envoyé à la mort les nationalistes et qui se substituera à la justice. Il permettra ainsi aux miliciens de commettre des violences sur les civils désarmés, et ils seront couvert par les élus locaux.
Le 9 mai, un bataillon d'infanterie de Sidi-Bel-Abbès arrive pour évacuer les petits villages Européens. 11 Européens seront tués en guise de représailles par les musulmans.
Le même jour, le sous-préfet établit un tribunal expéditif. Plusieurs suspects et membres des AML seront arrêtés par les miliciens, dont l'un chefs Hamida Ben Mohamed Seridi.  Les professeurs, et les élèves des médersas, les syndicalistes indigènes de la CGT, les scouts de la troupe Enoudjoum, seront tous arrêtés et conduit à la prison civile. Il suffisait aux miliciens de désigner un musulman  pour qu'il soit conduit en prisons. Le 10 mai, 8 dirigeants des AML seront exécutés par la milice. (Abdelmadjid et Amar OUARTZI, Smail et Ali ABDA, Messaoud CHORFI, Abdelkrim BENSOUILAH, Ahmed DOUAOURIA, et Mohamed OUMERZOUG).
Au vu du nombres de prisonniers, des locaux furent réquisitionnés, les prisonniers étaient ainsi entassés après avoir été maltraités. Jugés, ils furent conduit dans des camions pleins, vers les lieux d'exécutions (le cimetière musulman Errihane, Kef El Boumba, la carrière de Ain Delfa). 
Le 11 mai, le propriétaire du grand hôtel d'Orient, Mohamed Reggui, est exécuté devant son hôtel.
Le même jour, arrive un télégramme du Général De Gaulle, qui ordonne l'intervention de l'armée sous le commandement du général Duval, 2000 hommes seront rassemblé, venant de la légion étrangère, des tabors Marocains, des tirailleurs Sénégalais, des saphis de Tunis, et des tirailleurs Algériens, en plus de la marine et de l'aviation, 
Le 12 mai, Ahmed et Hachemi SERIDI (trésorier adjoint des AML) sont à leur tour exécutés.
Le préfet de Constantine André Lestrade-Carbonel, et le général Duval arrivent à Guelma le 13 mai, devant les corps des Européens tués, le préfet dira " Quelles que soit les bêtises que vous commettrez, je les couvrirai! Messieurs, vengez-vous!". Mais ils n'ont pas attendu l'avis du préfet, pour s'en donner à coeur joie, des milliers d'Algériens avaient déjà été massacrés.
Le 15 mai, 45 scouts musulmans Enoudjoum sont exécutés. Le 17 mai, Zohra et Hafid REGGUI, frère et soeur de Mohamed REGGUI, sont exécutés. Les Algériens fuyaient pour ce mettre à l'abri.

A Kherrata dans la wilaya de Béjaïa, le 8 mai 1945, est aussi un jour de marché, il n'y a pas de défilé de prévu. En fin de matinée la population de Kherrata apprend le massacre qui a eu lieu à Sétif, l'administrateur colonial distribue des armes à la population Européenne. Le couvre-feu est annoncé aux habitants. Au même moment, la population musulmane est appelé à se rassembler à Kherrata. 10 000 personnes arriveront, durant la nuit, tout en sachant que les Européens étaient armés et prêt à tués. Le 9 mai, certains algériens coupent les lignes téléphoniques, d'autres cherchent des armes. Les personnes qui étaient armées se regroupèrent à l'entrée de Kherrata afin de retardé l'arrivée des gendarmes et de l'armée. 
A midi, l'armée française ouvre le feu avec les automitrailleuses sur la population de Kherrata et des villages voisins. Le bateau croiseur Duguay-trouin fait également feu depuis Béjaïa. Dans l'après-midi c'est au tour de l'aviation militaire qui bombarde la région et rase presque plusieurs agglomérations. A 22h la légion étrangère arrive à Kherrata.
Afin d'alimenter la propagande coloniale, des armes, sans munition bien évidemment, furent distribuées à certains civil. Des centaines de personnes seront abattues, Puis seront par la suite tous jetées mortes ou vivantes par dessus la falaise, dans les profonds ravins des gorges de Kherrata.

Stèle commémorative, gorge de Kherrata 

Le 13 mai 1945, le général WEISS, chef de la 5ème région aérienne, ordonne le bombardement de tous les rassemblements d'algériens, sur les routes et à proximité des villages.

En réponse à ce massacre, des Européens seront tués par des groupes de Musulmans. Les émeutes gagneront plusieurs autres villages, notamment à, AMOUCHA, BENI AZIZ (anciennement Chevreul), BENI FOUDA (anciennement Sillègue), EL OURICIA. 47 civils algériens seront exécuté par l'armée Française à Amoucha.

Des soldats Français feront du porte à porte afin de regrouper la population, obligeant les femmes, les enfants, les hommes et les personnes âgés, à monter dans des camions. Toutes la population, passant des côte est de Bejaia à Borj Mira et de Darguina, Souk El Tenine et Aokas sont regrouper sur les plage de Melbou.
Les cadavres sont enterrés dans des charniers, mais ces charniers, posaient problèmes, il fallait faire disparaitre les corps, ils seront déterrer puis brûler dans des fours à chaux Lavie situé à 2 km d'Héliopolis, pendant 10 jours les corps seront ainsi brûlés, afin de dissimuler les charnier, avant l'arrivée du ministre de l'intérieur, Adrien TIXIER, chargé d'enquêter sur les tueries. D'après des témoignages des habitants de la région, des camions faisant des aller retours et déchargeaient des cadavres, pour ensuite les brûler , l'odeur était insupportable. 17 camions étaient chargés avec l'aide des gendarmes. Les restes d'environs 500 musulmans seront brûlés dans ces fours par des prisonniers de guerre italiens.

Adrien TIXIER

Le 19 mai 1945, la tournure des évènements commencent à inquiété le ministre de l'intérieur en France, Adrien TIXIER. Le général De Gaulle, à la demande du ministre de l'intérieur, nommera le général de gendarmerie Paul Tubert, afin d'enquêter sur les massacres qui ont eu lieu et d'en faire un rapport. Il sera retenu à Alger, et on le laissera partir à Sétif seulement le 25 mai, une fois que tout était terminé et nettoyé. Il sera rappelé le lendemain à Alger, et ne pourra donc pas se rendre à Guelma, Kherrata et les autres villages.
Les massacres continueront, jusqu'à l'intervention du ministre de l'intérieur en France, Adrien TIXIER.
La répression prendra fin officiellement le 22 mai.

L'armée Française à utilisé son arsenal de la mort contre la population musulmane, Bombardier B-26, chasseurs bombardier A-24 volant à basse altitude, des hélicoptères dit "banane", des tirent du croiseur Duguay-trouin, et du contre-torpilleur Le triomphant, plus de 800 coups de canon depuis Béjaïa jusqu'à Sétif, des blindés et des mitrailleuses, contre une population s'en défense qui ce battait pour ces droits.

Des officiers exigent la soumission publique des derniers révolté, les forçant à se prosterner devant le drapeau Français. Ils seront tués après ces cérémonies.

Il est aujourd'hui impossible de savoir exactement le nombre de victimes algériennes, malgré les enquêtes, les rapports civils et militaires, et aussi la publication en 1990 par le service historique de l'armée de terre, avec environ 550 pages de documents officiels, (1er tome : La guerre d'Algérie l'avertissement 1943-1946). 
Au contraire du nombres de victimes Européennes, qui fut bien recensé, le 30 juin 1945, au total 102 morts.  86 civils, 2 prisonniers de guerre italien, 14 militaires Français dont 3 indigènes et 110 blessés.

Général Raymond Francis Duval
Gouverneur général Yves Chataigneau













Selon le rapport du général Raymond Francis Duval du 9 aout 1945, les forces militaires et les milices auraient fait 1165 victimes, 900 victimes auraient été tué par des émeutiers. Selon le gouverneur général Yves Chataigneau, il y aurait 1340 musulman tués.  Quand au ministre de l'intérieur de France Adrien TIXIER, le nombre total de morts musulmans, ne dépasserait pas, selon lui 1500. Cependant n'oublions pas qu'à ce moment beaucoup de famille n'avaient pas encore déclaré les décès, et que l'état civil musulman était mal tenu et qu'également énormément de corps ont été brûlé dans les fours crématoire.
Par la suite plusieurs chiffres seront donnés, de hauts fonctionnaires du gouvernement général, qui parlent de 5000 à 6000 morts. L'historien Charles-André Julien, parle de 6000 à 8000 morts, les militaire donne également ce chiffre. Le 11 juillet, à l'assemblée consultative provisoire un député communiste estime le nombre de victimes  entre 15 000 et  le journal Cairote Al Ikhwan en mai 1946 parle de 20 000 morts. L'organe des 'ulamâ algériens Al Basair parle de 80 000. Pendant quelques années le  chiffre de 40 000 martyres sera avancé par les nationalistes algériens, puis le chiffre de 
45 000 victimes sera retenu officiellement par les algériens. 
En novembre 1945, le ministre annoncera à l'Assemblée Nationale le chiffre de 4560 arrestations, dont 3696 dans le département de Constantine, 359 dans le département d'Alger, 505 dans le département d'Oran. 
Les archives de la justice militaire, enregistrèrent un total de 3630 condamnés, pour les affaires de mai et juin 1945. 1868 seront condamnés à des peines d'emprisonnement, 157 seront condamnés à mort, 119 seront commuées, la plupart seront amnistiés et libérés. La torture aurait été pratiquée.

D'après les témoignages des rescapés de ce massacre, la manifestation du 8 mai 1945 était pacifique.
Une blessure toujours ouverte, pour nous les Algériens, qui avons participé grandement à la victoire et la libération de la France. Le 8 mai 1945, sera à jamais le symbole d'un jour de massacre et non de victoire. 

La France occultera cette affaire. C'est seulement, le 27 février 2005, que l'ambassadeur de France à Alger, Hubert Colin de Verdière, parlera du 8 mai 1945 comme étant une tragédie inexcusable. le 27 avril 2008, son successeur, Bernard Bajolet, déclarera devant les étudiants de l'université du 8 mai 1945 :
 "Ces déchaînements de folie meurtrière, dans lequel les autorités française de l'époque ont eu une très lourde responsabilité a fait des milliers de veuves et d'orphelins, même s'il ne faut pas oublier que plusieurs dizaines de civils européens ont également été assassinés au cours des affrontements. Ces journées, qui auraient dû être pour tous celles de la liberté retrouvée, de la fraternité redécouverte dans un combat commun et d'une égalité encore à bâtir, ont été celles de la haine, du deuil et de la douleur. Elles ont fait insulte aux principes fondateurs de la république française et marqué son histoire d'une tâche indélébile [...] D'ores et déjà, et aussi dur que soient les fais, je veux vous dire, Messieurs les Recteurs, chers professeurs et étudiants, que la France n'entend pas, n'entend plus, les occulter. Le temps de la dénégation est terminé."

Le 05 décembre 2007, l'ancien président de la république, Nicolas SARKOZY, rend hommage aux victimes, et où il avait évoqué "les fautes et les crimes du passé" et qu'il avait qualifié "d'impardonnables".
Le 19 avril 2015,  Jean-Marc TODESCHINI, secrétaire d'état chargé des anciens combattants et de la mémoire, participa aux 70ème anniversaire des massacres de mai 1945, en présence du ministre des Moudjhidine, Tayeb ZITOUNI, où il déposera une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative du chahid Bouzid Saâl. Il inscrira dans le livre d'or de la ville 
"En me rendant  à Sétif, je dis la reconnaissance par la France des souffrances endurées et rends hommage aux victimes Algériennes et Européennes de Sétif, de Guelma et de Kheratta [...] au nom de la mémoire partagée par nos deux pays [...], à continuer d'avancer vers ce qui les réunit"

En décembre 2012, l'ancien président François HOLLANDE, déclara à Alger 
" Pendant 132 ans l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. Parmi ces souffrances, il y a les massacres de Sétif, Guelma et Kheratta"  il poursuivra en disant "le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles."
il ajoutera " la vérité doit être dite sur la guerre d'Algérie".

Le général Duval écrit au gouvernement colonial, "Je vous ai donné la paix pour 10 ans [...] Si la France ne fait rien, tout recommencera en pire et probablement de façon irrémédiable".

Sétif, Guelma et Kheratta garderont à jamais cette blessure et cette souffrance, qui est encore présente aujourd'hui.


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Source :
http://sourcesdelagrandeguerre.fr/?p=3240#:~:text=Au%20total%2C%20environ%20173%20000,sur%20le%20front%20d'Orient.

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